La création.

 

"S'imposer des limites, jouer de ces contraintes", c'est pour nous un réel exercice de liberté, de fragilité. Prendre essence/naissance dans ce qui peut nous paraître obstacles. Cela ne dépend-il pas de l'endroit où l'on se place, de l'endroit où l'on regarde, du regard que l'on pose, de la manière de percevoir les choses, ici et là, maintenant devant cette porte ?...

Gérer la contrainte, la dépasser, la surpasser ou la maîtriser, se heurter à soi même, aux autres, à l'environnement. Foncer de tout son corps sur ce mur ou avancer d'un pas, puis de l'autre, se balancer sur le fil de nos vies, funambule, lourd ou léger.

"Tu peux tomber sur un mur" révèle être un exercice où la fragilité côtoie l'assurance, où le corps devient arme ou carapace.

Cette création pose la question de la nature humaine, de ses choix et de ses engagements en explorant les limites subies, choisies ou imposées.

 

L'écriture

 

L'écriture de "Tu peux aussi tomber sur un mur "  tient principalement sur les membres de la compagnie et leur autonomie de création. "Nos réflexions sont venues nourrir l'écriture  dans laquelle les mots - limites, engagement, empêchement et liberté- ont pris tous leurs sens".

 

Notre engagement est donc dans un va et vient entre notre parole intime et les moyens scéniques permettant de la traduire.

Pièce pour 4 danseurs, un acteur, un buggy, 3 chaises et un chalumeau.

N’allez pas m’imaginer

Torturée

 Aliénée

 Je ne suis rien de tout cela

Il y a une carcasse à reprendre

Des muscles à faire bruisser

Je m’en scotche

Je m’en camisole

Et vous !

Qui me regardez

Du haut de vos jambes

Je ne suis pas une écorchée

Encroûtée ?

Certainement

Mais l’expérience du scotch vaut bien quelques plaies

Si je m’amoche ?

Un peu

Il faut bien ça au pavé

Mais au pavé nul n’est lié

Ouverte à tout

Béton marbre schiste

Maso pas du tout

Je prospecte

Je m'enroule

 

la boule c'est facile

 

Je me détends

Puis je m’étends

Lascive ?

Ça dépend

 De vous ça c’est sur  

 

En vérité je vous le dis

Se cercler de synthétique

Laisse peu de place à la roucoule

Panthère à déchirer les faibles

Chrysalide affamée juste après

Eh vous

Je vous entend

Mais qu’est ce qu’elle est moche

La minette pathétique

A traîner

A lécher l’en bas

Un peu de verticalité jeune fille

Lézard explique leur

Que le cocon n’a pas d’honneur

Que je dérouille le pavé

Pour faciliter une marche

Même si à la marche nul n’est forcé

Explique leur

Je ne suis ni sorcière

Ni ensorcelée

Même sur du pavé

Un crapaud doit s’envisager

Il y a pire à rencontre 

Côtoyer sous mes cotes enscotchées le pavé

M’épargne du pavé ses sornettes d’attrape talon

Mais au talon

A l’aiguille

Nul n’est lié

Qui dit talon dit reins enfoncés

Et là ça siffle ça siffle

Les camions s’animent

Les échafaudages cliquètent

On glisse madame on glisse

Madame on ne glisse pas

Ainsi cerclée

Point de cotes à jouer

Allez retourne travailler

Enscotchée mes cuisses

Qui en voudrait ?

 Mais aux cuisses

Nul n’est lié 

Enscotchée cuisses et cotes

Mollets interdits de pavé

Epaules rétamées

Fesses rapées 

Occiput raboté

Au bout de quelques temps

Je commence à en baver il est vrai

Je peux me dire

J’en ai assez attrapé

J’en ai assez filé

De ce scotch

Attrape mouche

Attrape fée

La fée ça marche à tous les coups

Même si la fée attachée à la distinction d’un jambon

Une fée

C’est quand même un bon coup

Ça sent l’éternité

Un transit régulier

Mais je ne suis rien de tout  cela

La fêlée enscotchée Encroûtée

Après ça elle dit qu’elle n’aime pas les coups 

Mais comment elle fait pour

Penser

Battre le pavé

Ou abattre le pavé

Une femme à débattre

Ne vaut elle pas quelques fées ?

Attention, attention

Le pavé a ses modalités d’applications

Il y a contorsions et contorsions

Le con-tortionnaire

Et le con en torsions

Mais je ne suis rien de tout cela

Mes cotes sapées de scotch

Et on ne voit que lui

Et partout c’est le scotch scotch scotch

Mes cotes m’écoutent à moi

Mais tant va le scotch à l’os

Qu’à la fin il se décolle

A l’ère de la colle

Tout le monde s’en fout

Des nouvelles écoles

L’enscotchée et le scotch enlacés

C’est une affaire terminée

Libéré d’hématome

Cuisses recuissées

Femme reféménisée

Eh vous

Qui me regardez encore

Du haut de vos jambes

Si vous veniez à trébucher

Sur un pavé sonnant

C’est moi la descotchée

Pas toucher

Pas déranger

chut !

J’écoute ma dorsale.

 Marc Sastre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jeudi 25 Aout la Cie Dorsalis a mis en corps le parc des Thermes de Barbazan.

1h de spectacle promenade.

retours en image !

La Cie Dorsalis en partenariat avec le travail de Jocelyne Mansuy ( sculpture ) et D'Alain martinet (installation sonore)  a évolué dans les jardins du château de Thèbes (31) autour de l'exposition "Le Cris du mammouth".
 

Performance danse - fabien perret